Résumé : Lise VANDERWIELEN roman postface de Fran9oise CRIBIER Lille Presses Universitaires de Lille 1982342 Lise Vanderwielen une fille de courée qui rêvé toute sa vie que de briser la monotonie de la norme et échapper la communauté Et qui au soir de sa vie sous le coup de la mort tragique un frère bien- aimé entreprend de raconter une existence qui de la première guerre mondiale aux années 1970 en été incessante transgres sion Une petite fille misérable et tendre épouse persécutée un mari brutal et ivrogne séduite puis abandonnée enfin heureuse amour un commerce et pour finir même si est en état de semi-domesti cité la familiarité des stars de cinéma dont les photos ont longtemps fait rêver Quel roman que cette vie et comment alors la raconter autrement la troisième per sonne un beau et tragique roman amour. surtout on été une jeune fille imaginative qui on reprochait précisément art arranger les histoires. Un document tout fait exceptionnel en tout cas dont Fran oise Cribier su resti tuer la forme originale et dire toute la force dans une longue postface abord un témoignage sur la vie au quotidien dans les milieux populaires du Nord au début du xxe siècle attentif et précis même il fait grincer quelques dents mais comment ne pas mépriser engagement syndical et poli tique quand celui-ci incarne dans un pre mier mari ignare et maladroit Nous voici dans le monde de la courée un groupe plus un espace lié par échange des services comme par celui des médisances où chacun sait tout sur tous pour le pire et le meilleur Au ur du groupe familial étroit où la mère le visage particulière ment émouvant de la tendresse persécutée ou élargi qui prend soin des enfants des faibles des vieillards des malades accompagner avec quelle douceur agonie répugnante une belle-mère pocharde Dans économie informelle de la maisonnée où les enfants jouent un rôle essentiel de cueillette Dans usine au féminin Dans la détresse morale aussi de la condition ouvrière désarmée devant la maladie la tuberculose on ose même pas nommer le cancer on soigne coups de cataplasme Dans la misère sexuelle des milieux populaires ignorance des hommes aussi bien que des femmes la peur devant accouchement le haut-le- corps devant la mine de avorteuse encore plus tristement vécus dans un couple mal apparié.. Que la jeune Lise rêve évasion est donc pas pour surprendre et est là le second apport un témoignage excep tionnel un rêve de femme auraient sans doute tourné en dérision les chansons roubaisiennes des années 1880 Mais réalisé après justement la série des épreuves qui appartiennent elles aussi au genre roma nesque La vraie vie elle est bel et bien ail leurs chez ces cousins bruxellois qui ne sont pas des ouvriers dans la salle manger du restaurant où ils invitent dans le magasin de nouveautés où ils la font embaucher est leur image que Lise entame cette ascension sociale petits pas travers cet univers du commerce qui au xixe siècle déjà incarne la réussite pour le petit peuple urbain apprentissage du métier de coiffeuse ouverture un salon soi avant beaucoup plus tard le comp toir un bar marseillais loin des brumes du Nord La réussite se paie du reniement une fille autant plus aimée elle le fruit de amour mauvaise mauvaise mère Lise intériorise toujours misogynie de son milieu origine en décrivant elle-même comme une Mais aucun moment elle dévié de chemin une terrible volonté être reuse de idée que est une affaire choix personnel et du désir de forcer destin On est loin on le voit une ouvrière uniquement occupée traquer conscience de classe Mais qui révèle travers une existence au singulier visage une condition sociale trop laissée de côté Un livre que historien profession un peu honte de lire la plume la main un récit prenant auquel sante irruption de oral donne une sité dramatique autant plus sante que émotion est retenue presque un siècle de distance autre témoignage tout aussi important la culture de ces ouvriers du Nord même tout effort de Lise été échapper sa fa on la fatalité de destin Yves LEQUIN